Inventer le possible. Une vidéothèque éphémère
du 14 octobre 2014 au 08 février 2015
Jeu de Paume, Paris
En 2010, le Jeu de Paume a présenté « Faux Amis » la première édition de la « Vidéothèque éphémère », dédiée à la représentation de l’histoire dans l’art contemporain, au travers des questions de mémoire, d’identité et de perte. La seconde édition, intitulée « Inventer le possible », est tournée « vers l’après » pour interroger l’invention d’un avenir possible ou d’un futur utopique. « Nous rêvions d’utopie et nous nous sommes réveillés en hurlant », déclarait l’écrivain chilien Roberto Bolaño, dans son « manifeste infraréaliste ».
Les vidéos sélectionnées explorent, avec plus ou moins d’humour ou de sens tragique, notre perplexité face à l’échec des utopies de la modernité et aux tentatives de réévaluation qui se sont succédées jusqu’à la fin du XXe siècle. Cette seconde édition de la vidéothèque nous invite ainsi à nous demander si l’on peut encore, dans ce contexte, trouver d’éventuels modèles de rechange. Conçu comme un dispositif mixte et ouvert, elle permet au public de visionner librement des vidéos sur des écrans individuels ou de découvrir ces mêmes œuvres sur grand écran.
En proposant au spectateur de créer sa propre programmation et de revenir gratuitement dans les salles dédiées au projet, ce second volet de la « Vidéothèque éphémère », se positionne avant tout comme une archive provisoire des vidéos réalisées ces dix dernières années à travers des contextes et des territoires très variés : du désert du Koweït à la forêt amazonienne, en passant par le nord du Canada, le Bengladesh, le Sénégal, l’Indonésie… Une sélection de ces vidéos est également proposée au jeune public dans l’espace éducatif du Jeu de Paume, tandis que des projections et des rencontres avec les artistes sont programmées en parallèle.
Documentaires ou fictions, films d’animation, expérimentales ou performatives, les vidéos sélectionnées mettent en scène des récits souvent empreints d’une couche de mystère ou d’énigme. Ces œuvres se rejoignent dans leur ambition à mobiliser de nouvelles énergies, à construire des possibilités imaginatives qui attendent une réalisation potentielle. Imaginer, dans son sens originel latin (imaginari), signifie concevoir des images pour pouvoir inventer. Ainsi, ces vidéos posent des questions articulées autour de thématiques qui se croisent à de nombreuses reprises, comme la réévaluation du passé, la sensibilité écologique dans un moment de l’histoire où la nature réagit de manière de plus en plus imprévue, l’empreinte de l’éducation ou encore la réflexion sur la notion de « communauté ». Sans formuler de réponses univoques, elles invitent les spectateurs à inventer de nouvelles alternatives possibles.
à cette occasion, le Jeu de Paume réalise une application numérique réunissant notamment, une note d’intention des commissaires du projet, des extraits d’œuvres sélectionnées, des interviews avec les artistes ainsi que des essais, parfois inédits en français, qui analysent les sujets évoqués et abordent la question de l’omniprésence de la vidéo contemporaine.
Les artistes invités
Edgardo Aragón Díaz ; Yto Barrada ; Eric Baudelaire ; Ursula Biemann ; Wim Catrysse ; Martin Le Chevallier ; Declinación Magnética ; Theo Eshetu ; Mahdi Fleifel ; Yang Fudong ; Sirah Foighel Brutmann et Eitan Efrat ; Peter Friedl ; Pauline Horovitz ; Marine Hugonnier ; Hayoun Kwon ; Naeem Mohaiemen ; Wendy Morris ; Carlos Motta ; Els Opsomer ; Daniela Ortiz & Xosé Quiroga ; Anxiong Qiu ; Khvay Samnang ; Allan Sekula ; Hito Steyerl ; Atsushi Wada ; Artur Żmijewski.
Commissaires
Hilde Van Gelder, professeur en histoire de l’art moderne et contemporain à la KU Leuven et directrice du Lieven Gevaert Centre for Photography et Marta Ponsa Salvador, responsable des projets artistiques et de l’action culturelle, Jeu de Paume.
Projet produit par le Jeu de Paume avec le soutien des Amis du Jeu de Paume. Accès libre.